Dans le langage courant, on utilise souvent le terme tisane pour désigner une boisson à base d’eau (chaude) dans laquelle on aura préalablement mélangé différentes plantes, fraîches ou sèches. Dans la pratique de l’herboristerie, il existe en réalité 3 types de préparations: l’infusion, la décoction et la macération. Retrouvez-les ci-dessous, avec également des conseils pour bien choisir et sélectionner vos plantes!
Infusion, décoction, macération
L’infusion consiste à placer les plantes dans de l’eau chaude et à laisser infuser un certain temps, souvent indiqué sur le sachet: c’est le type de préparation auquel on pense le plus souvent lorsqu’on parle de tisane.
Dans le cas d’une décoction, on place les plantes dans de l’eau que l’on porte à ébullition et que l’on laisse mijoter à feux doux pendant plusieurs minutes (en fonction des parties de la plante).
La macération quant à elle désigne un procédé dans lequel on place les plantes dans de l’eau froide (ou tiède), et que l’on laisse macérer pendant plusieurs heures, voire toute une nuit.
Chacune de ces 3 préparations est utilisée en fonction de la partie de la plante que l’on souhaite utiliser:
- les feuilles ou les fleurs préfèreront une infusion
- les parties coriaces (écorce, racine, graine…) seront plutôt à préparer avec une décoction
- les parties les plus fragiles ou sensibles à la chaleur (vitamine C du cynorrhodon par exemple) préfèreront la macération
Pour être exhaustive, je me dois de vous citer un 4ème mode de préparation: la digestion! Et non, il ne s’agit pas d’ingérer directement les plantes… mais simplement de les laisser infuser pendant plusieurs heures dans une eau maintenue chaude, mais en-dessous de 100°C. C’est ce qui s’opère dans votre thermos au cours d’une randonnée, si vous n’ôtez pas les plantes le matin avant de refermer votre bouteille!
Plantes fraîches ou plantes sèches?
Si vous avez accès à des plantes fraîches dans votre jardin ou sur les étals d’un marché, assurez-vous de les débarrasser des intrus avant de les préparer: éliminez les petites bêtes ou les plantes indésirables.
Si vous optez pour de la cueillette sauvage, équipez-vous d’un guide d’identification ou faites-vous accompagner, car certaines plantes utilisées en herboristerie peuvent être confondues avec d’autres très toxiques (exemple: la carotte sauvage et la cigüe). Privilégiez des lieux de cueillette préservés de toute pollution (évitez les bords de route ou les talus à hauteur d’animal), et cueillez de manière raisonnable…
Les plantes sèches présentent l’avantage d’être disponibles toute l’année et d’être plus concentrées en principes actifs (toute l’eau a été évaporée). C’est également la forme qui est la plus facile à trouver dans le commerce. Cependant, il faut avoir en tête que certaines molécules peuvent être détruites lors du séchage.
Les plantes fraîches peuvent se conserver quelques heures, emballées dans un linge humide au réfrigérateur. Les plantes sèches se conservent à l’abri de la lumière et à température ambiante, dans des récipients en verre teinté ou des boîtes en fer-blanc.
Quels critères pour sélectionner des plantes de qualité?
La qualité biologique est indispensable pour bénéficier des tous les bienfaits d’une préparation. Nul besoin de pesticides ou d’herbicides dans votre tisane! Le label « Agriculture biologique » ayant un certain coût pour les producteurs, certains font le choix de ne pas labelliser leurs produits. Cela ne les empêche pas d’adopter des modes de cultures biologiques: n’hésitez pas à échanger avec eux pour en savoir plus.
Pour vous approvisionner, privilégiez la vente directe chez le cueilleur-producteur et les circuits courts, les herboristeries ou encore les magasins biologiques.
Soyez également attentif à la forme et la couleur des plantes séchées: préférez des feuilles entières à des brisures ou de la poudre, privilégiez des plantes dont la couleur n’est pas trop fanée ni « délavée ». Même si une fois séchées les couleurs sont plus douces, chaque plante doit garder sa teinte naturelle.
N’hésitez pas également à discuter avec le producteur ou l’herboriste pour connaître la date de récolte de la plante: en France, la DLUO (date limite d’utilisation optimale) peut atteindre plusieurs années pour les plantes sèches. Mieux vaut tout de même les consommer dans l’année qui suit la récolte pour en retirer un maximum de bienfaits…