L’argile possède de nombreuses propriétés pour soulager les maux du quotidiens. Son usage peut sembler compliqué, mais il n’en est rien! Dans cet article, je vous détaille les différents types d’argile, des exemples d’utilisation en externe pour le sportif (mais pas que!), ainsi que la marche à suivre pour réaliser facilement vos cataplasmes.
Qu’est-ce que l’argile?
L’argile provient de l’altération de roches (granit, gneiss, schistes) par des agents climatiques, qui se sont érodées et déposées sous la forme de sédiments. L’argile est principalement composée de silicates d’alumine, avec une structure en feuillet. Il conviendrait d’ailleurs plutôt de parler des argiles car elles peuvent être de plusieurs types selon la structure des feuillets:
- 2 couches: appelée kaolinite, c’est l’argile rose ou blanche. Son pouvoir absorbant est faible.
- 3 couches: appelée illite ou smectite selon sa provenance, c’est l’argile verte. Son pouvoir absorbant est important (pour l’illite), voire très élevé (pour la smectite).
Vous pourrez trouver facilement ces argiles en pharmacie, en magasin bio ou dans les boutiques de vrac. Elles sont en général disponibles sous deux formes:
- surfine: forme principalement utilisée en usage interne (non détaillé ici)
- concassée: sous forme de gros cailloux compacts, bon marché (environ 3€/kg), qu’on utilise pour réaliser les cataplasmes
Les intérêts de l’argile en usage externe pour le sportif
Du fait de sa structure et de ses propriétés ioniques, l’argile permet d’attirer les toxines vers l’extérieur du corps. En usage externe, on utilisera principalement des cataplasme d’argile verte à même la peau (retrouvez le mode d’emploi ci-dessous!). Pour les zones les plus fragiles, notamment le visage, on préfèrera utiliser de l’argile blanche.
Elle pourra être utilisée sur des oedèmes ou des hématomes (suite à un choc ou une chute) pour permettre de drainer la zone et atténuer le gonflement.
L’argile permet également d’atténuer efficacement les douleurs ostéo-articulaires (entorse, tendinite, rhumatisme, torticolis…). Le cataplasme sera froid sur une zone enflammée ou congestionnée, et chaud sur des zones dévitalisées, des douleurs chroniques ou pour réchauffer une articulation.
On pourra également utiliser l’argile pour soutenir et accélérer le processus de cicatrisation. Cela est valable pour des cicatrisations de tissus « internes » comme des tendons (avec des cataplasmes) mais également pour des plaies ou des brûlures à même la peau (il est tout à fait possible de saupoudrer de l’argile surfine directement sur une plaie).
Si vous pratiquez des sports d’extérieur ou de montagne, pensez à emporter un peu d’argile dans votre sac à dos (en poudre, mais également sous forme de pâte prête à l’emploi dans un petit pot, comme indiqué ci-dessous). Cela pourra vous être utile pour soulager immédiatement un coup de soleil, une piqûre d’insecte, un hématome, une écorchure, une entorse…
Comment fabriquer un cataplasme d’argile?
Quelque soit l’usage auquel vous destinez l’argile, il est important de ne pas la mettre en contact avec du métal (cela risque de dénaturer ses propriétés). Aussi, je vous conseille d’utiliser des récipients en verre et une cuillère en bois (ou à défaut en plastique).
Pour préparer votre cataplasme, vous n’aurez qu’à déposer l’argile verte concassée dans votre récipient et recouvrir le tout d’eau (l’eau doit juste arriver sur le haut des cailloux d’argile). Patientez 15 minutes: mélangez alors avec un cuillère, tous les cailloux devraient être dissous et vous obtiendrez alors une pâte prête à l’emploi! Il est tout à fait possible d’en préparer en grande quantité dans un bocal en verre avec couvercle hermétique, et de conserver ainsi la pâte pour renouveler les applications.
Appliquez ensuite la pâte obtenue en couche épaisse (minimum 1cm) sur la zone souhaitée, à même la peau (même sur une plaie) et recouvrez d’une gaze ou d’un linge de coton fin humidifié. Pour maintenir le cataplasme en place, vous pouvez utiliser une bande (type Velpeau) ou encore un vieux collant. On évitera le film plastique, qui empêche la zone de respirer et l’évacuation de la chaleur.
Pour ôter le cataplasme: si l’argile ne se décolle pas toute seule, passez la zone sous l’eau pour la ramollir, mais ne cherchez pas à « l’arracher ». Vous pourrez ensuite jeter l’agile après usage dans votre poubelle.
Le temps de pose du cataplasme sera idéalement de 2h, en veillant à ce que l’argile de s’assèche pas trop. La fréquence d’application dépendra de votre situation et du trouble que vous souhaitez soulager. Par exemple:
- pour un coup de soleil, il pourra être nécessaire de faire plusieurs applications par jour sur les premiers jours
- pour une tendinite, on privilégiera une application journalière sur un à deux mois
L’application de cataplasme d’argile peut paraître assez contraignante. Privilégiez la pose des cataplasmes quand vous êtes au calme chez vous: pendant un repas, un moment de lecture ou devant un film. Il est également possible de laisser poser le cataplasme tout une nuit si la zone le permet.
Précautions d’emploi
En usage externe, l’argile ne présente que peu de contre-indications:
- éviter de placer le cataplasme sur ou à proximité d’un pacemaker ou d’un stérilet
- éviter de poser le cataplasme sur des varices
- le cataplasme ne doit pas être posé à proximité de pièces métallique: bouton de jean, épingle à nourrice…
Après la pose du cataplasme, il est possible (mais rare) d’observer quelques réactions (rougeur, démangeaison…): si la réaction est trop brutale, vous pouvez enlever le cataplasme et rincer la zone sous l’eau.
Attention, l’utilisation de l’argile en cataplasme ne remplace pas la consultation de votre médecin en cas de douleurs, infections ou tout autre trouble persistants. De même, elle ne doit pas se substituer à un traitement médical en cours. Par ailleurs, l’usage de l’argile en interne doit se faire avec prudence en cas de prise médicamenteuse simultanée.
Sources
- Allègre (2012), Les silicates d’alumine (argiles) en thérapeutique, Thèse de doctorat en médecine, Université Paris XIII
- Dextreit (2019), L’argile qui guérit, Editions de Terran
- Martigny (2023), Cours d’hygiène vitale, Euronature Lyon